Aujourd’hui, 27 novembre, le Parlement européen a élu la Commission européenne telle que proposée par les États membres.
Certes, le Centre d’Action Laïque reconnaît la nécessité et l’urgence que l’Union européenne dispose d’un exécutif prêt à exercer ses fonctions mais, pour autant, confirmer Raffaele Fitto, issu du parti néofasciste Fratelli d’Italia, dans les fonctions de Vice-Président de la Commission est une décision délétère pour notre démocratie européenne : pour la première fois, l’extrême droite dispose d’une telle place dans l’exécutif communautaire.
Si les Traités prévoient qu’il revient aux gouvernements de présenter un candidat, et qu’en conséquence il est normal que leur appartenance politique reflète les majorités nationales, s’il est exact que l’extrême droite est passée au cours de la dernière décennie du statut d’adversaire menaçant et sans trophée à celui de parti dominant, cette rupture du cordon sanitaire qui prévalait depuis la création des Communautés européennes est extrêmement périlleuse. Il est d’autant plus grave de confier à un politicien d’extrême droite les grandes responsabilités de la politique de cohésion, et une fonction de direction dans la Commission.
En outre, cette rupture du cordon sanitaire n’est pas isolée : depuis le début de la nouvelle législature, des majorités de circonstances se sont appuyées sur l’appoint de voix extrémistes.
Les forces nationalistes montent partout en Europe et menacent l’intégrité du projet européen, fondé sur les principes de liberté, de démocratie et de respect des droits de l’Homme et de l’État de droit, ainsi que sur la solidarité entre les peuples.
En cette heure de montée des périls, il est indispensable que toutes les forces politiques démocratiques représentées au Parlement européen s’engagent clairement à refuser de coopérer avec des partis d’extrême droite.
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