
12 mineurs étrangers non-accompagnés (MENA). Voici le nombre de MENA issus du camp grec de Moria que la Belgique accueillera. Un chiffre dérisoire et pourtant assumé par la Ministre fédérale de l’asile et de la migration, Maggie De Block (OpenVLD). « Douze MENA pour la Belgique, ce serait une ‘’juste part’’ correspondant à 3% des 400 enfants et jeunes (pris en charge par l’UE) qui seront déplacés sous peu. » Une répartition « conforme » au vu de la part de la population belge dans la population européenne, d’environ 2,6% ?
Dans un second élan de « solidarité », la Ministre De Block revoit même à la hausse son aide après la catastrophe humanitaire de Lesbos et décide désormais d’accueillir une centaine de migrants vulnérables (de femmes seules, de familles avec enfants ou de mères) de plus.
Un total de 112 personnes. Vous voyez le cynisme ? Laïcité Brabant wallon dénonce le manque de solidarité et d’humanisme des autorités belges. Il faut accueillir plus de MENA et de demandeurs d’asile ! La Belgique est réputée pour son chocolat et sa bière. Et si, pour une fois, elle s’illustrait pour sa solidarité ?
Le camp de Moria, situé sur l’île de Lesbos, était l’un des « hot spots » d’accueil grec. Avant sa destruction totale par les flammes le 9 septembre 2020, le camp avait une capacité maximale de 2.600 places. Aujourd’hui, plus de 20.000 personnes sont recensées, dont 1/3 sont des enfants.
L’Union Européenne a, au cours de la période 2014-2020, alloué 2,36 milliards d’euros à l’Agence européenne de « protection des frontières », Frontex. Pour la période 2021-2027, 11,3 milliards d’euros lui seront attribués. Une politique musclée de dissuasion de l’asile et de la migration règne au sein de l’UE. Depuis 2015, le nombre de personnes qui frappent aux portes de l’Europe a donc bien diminué, mais pas les situations qui amènent à ces migrations (conflits armés, pauvreté extrême, manque criant d’eau et de nourriture, etc.).
Chez nous, la situation n’est pas bien différente. Une pratique cristallise néanmoins toute la violence de nos dirigeants face aux personnes en séjour irrégulier sur le Plat Pays, et ce, depuis 1988 : les centres fermés. Ces centres, la Belgique en compte 5, avec une capacité d’accueil de 630 places. Fin 2017, plus de 7.000 personnes y étaient détenues et en attente d’expulsion. Selon la Convention européenne des droits de l’Homme, la liberté est la règle et l’enfermement l’exception. La Belgique a fait de l’enfermement de personnes en séjour irrégulier, y compris d’enfants, la norme et la liberté l’exception.
Par ce désastre humanitaire se déroulant sous nos yeux en Grèce, Laïcité Brabant wallon exhorte doublement le gouvernement fédéral et en particulier la Ministre fédérale de l’asile et de la Migration, Mme De Block.
Premièrement, Laïcité Brabant wallon appelle les autorités belges à faire preuve de plus de courage et de solidarité ! La Belgique doit venir en aide aux personnes du camp de Moria, en en accueillant plus d’une centaine et ce, dignement !
Secondement et enfin, Laïcité Brabant wallon appelle les autorités belges à revoir les conditions d’accueil des demandeurs d’asile au sein de notre pays. Comme le prévoit l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits Humains : « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Nous avons de la place et des moyens. Accueillons ces personnes dignement !
La détention de personnes à la recherche d’une vie meilleure est vaine. La Liberté est la solution.
La non-assistance à personne en danger en Belgique est un délit. Ils sont en Grèce et sont migrants. L’égalité (de traitement) est une nécessité.
Se conforter en n’ouvrant nos portes qu’à une centaine de personnes est inhumain. La Solidarité restera la clef.